Pourquoi un ultra grand angle (UGA) ?
En débutant la photographie, j’ai commencé comme la plupart par l’objectif kit/standard 18-55mm puis 18-105mm quand j’ai changé de boitier.
Avoir «l’œil du photographe» est un atout majeur pour composer de jolies photographies. Si l’on rajoute à ce talent, un outil offrant des nouvelles perspectives créatives, les résultats n’en seront que meilleurs.
Les paysages
Un grand angle offre une vision différente pour les photos de paysages. Le champ pour la composition est beaucoup plus vaste. De plus, contrairement au fisheye, il permet de limiter les distorsions pour des photos panoramiques.
Les distances des éléments contenus dans la composition sont différentes de celles perçues par l’œil humain. Les éléments du premier plan paraissent très proches, alors que ceux du fond semblent s’éloigner. Ce qui donne de très bonnes perspectives, très appréciées pour les photos de paysage.
Intérieur
Un grand angle peut aussi être un bon compagnon pour les photos d’intérieur. On peut alors avoir une vision plus large et donne souvent l’impression que les espaces sont plus spacieux que la réalité. Etant limité par les murs pour le cadrage, le grand angle permet aussi d’élargir le champ de la composition.
Pour cet objectif Tokina, on peut noter également que grâce à sa grande ouverture à f/2,8 le souci d’intérieur trop sombre (sollicitant alors un pied photo) n’est plus un problème; les photos peuvent (la plupart du temps) être prises à mains levées.
Ciel étoilé
Comme évoqué ci dessus, l’ouverture lumineuse f/2,8 constant est un atout pour les photos de ciel étoilé. Plus la focale est petite, plus on pourra faire de longue pose sans être gêné par le mouvement des étoiles.
Tokina, gage de qualité ?
-Tokina est une marque peu présente en France. De nombreux utilisateurs décrivent Tokina comme une marque ayant une bonne réputation à un prix raisonnable.
Cet UGA est compact de par ses dimensions, et un peu lourd de part la qualité de ses matériaux (métal et verre).
La bague de zoom
Il possède une bague de zoom fluide, située proche de l’objectif, suffisamment large pour permettre une bonne prise en main. Au premier abord elle peut sembler un peu dure, cependant ceci permet plus de précision dans le choix du cadrage. Afin de garder une ouverture lumineuse constante à f/2.8 la plage de zoom est de 5mm, ce qui est suffisant pour un UGA.
La fenêtre de distance
Cet objectif est doté d’une fenêtre de distance pour la mise au point. Cet outil peut permettre de mieux gérer la distance d’hyperfocale. Pour rappel, l’hyperfocale est la distance minimum à partir de laquelle le sujet est net.
La mise au point
Pour choisir le type de mise au point (automatique ou manuel) Tokina a fait le choix d’utiliser une bague qui se déplace via un système de clip. Situé à extrémité de l’objectif, il suffit de tirer la bague vers le boitier pour passer en mode manuel. Simple et intuitif, elle permet donc de passer rapidement d’un mode à l’autre contrairement au bouton AF utilisé sur d’autres objectifs, moins facile d’accès. Seule petite contrainte, lors du déplacement de la bague, cela peut amener à un léger mouvement du point de focus.
L’objectif
Son diamètre de 77 mm permet une bonne prise en main de l’objectif. Grâce à son diaphragme composé de 9 lamelles, il est possible d’obtenir un très joli flou d’arrière plan (bokeh) et de beaux starburst (lorsqu’une source lumineuse ressemble à une étoile qui rayonne sur une photo).
La finition de son verre extérieur n’est pas trop bombé ce qui permet de placer des filtres (polarisant, gris neutre, UV…). Sa courbure est malgré tout marquée, ce qui peut augmenter la probabilité de chocs ou rayures lors de son utilisation. Il est donc préférable de placer un filtre UV comme protection.
Cela peut également entraîner du flare sur la photo (rayon du soleil visible sur la photo), ce qui peut être réduit avec l’utilisation du par soleil.
Qu’est ce que ca donne au niveau du rendu ?
Le piqué (impression de netteté de la photo)
Le piqué sur le Tokina 11-16mm f/2.8 est très bon au centre de la photo. Plus on se rapproche des bords de la photo, plus le piqué diminue, tout en restant correct. Pour des sorties paysages, il est conseillé de fermer le diaphragme f/7 à f/9 pour un meilleur piqué . Le bon compromis est de se mettre à une ouverture à f/5.6. Le rendu des couleurs est précis.
Le vignettage
Pour un objectif UGA, le vignettage est bien géré (peu présent). A l’exception de l’ouverture f/2.8 où il est le plus présent, il s’estompe lorsque l’on ferme le diaphragme.
La distorsion et aberration
Les déformations sont le plus marquées à 11mm mais facilement rectifiables puisque régulières(via Photoshop par exemple). A 16 mm, la distorsion n’est que très faible.
Le Tokina 11 – 16mm f/2.8 a l’avantage de ne présenter que très peu d’aberration chromatique.
Premiers tests
Étant utilisatrice d’un objectif zoom polyvalent (18-105mm), la prise de photo est vraiment différente avec l’UGA. C’est à ce moment là que l’on comprend les avantages et inconvénients d’un UGA.
Les proportions
En premier lieu, les proportions sont différentes, on s’éloigne de ce que l’on a l’habitude de voir. Tous les éléments occupent une place différente dans le cadrage : ils semblent être plus distants.
Ceci peut amener à de belles compositions en utilisant un élément en premier plan, on arrive à créer de belles perspectives. Avec un peu de créativité, un UGA permet de travailler sur les perspectives.
Le cadrage
De plus le cadrage est beaucoup plus large, la composition est donc plus riche. Le souci est d’arriver à bien remplir son cadre. Il ne faut pas se retrouver avec un ciel trop présent (et souvent trop lumineux) par exemple. Bien composer sa photo devient alors un exercice créatif en plus.
Il reste toujours l’option de recadrer en post-prod. Néanmoins attention à l’histogramme qui peut être affecté si le ciel (ou mer, ou neige…) occupe une place importante.
Conclusion
Grâce à cet UGA, il est possible de travailler plusieurs axes créatifs :
– la composition de la photo,
– les proportions des éléments,
– les photos de nuit grâce à sa grande ouverture à f/2,8.
Le Tokina 11 – 16 mm f/2,8 me semble très intéressant pour découvrir de nouveaux aspects en photographie. Il va cependant me demander un peu temps pour sa prise en main notamment pour gérer la composition d’une photo.
Il complète bien mon premier objectif zoom polyvalent 18 – 105 mm.
D’après de nombreux utilisateurs avertis de cet objectif, il est idéal pour des photos de voie lactée. Mon prochain défit…
Sources :
Photographe : Olivier Allard-Jacquin
Le monde de la photo
Focus numérique
Tutoriels vidéos par Sylvain Lepoutre
Aventure reflex
