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Livre – Le voleur d’estampes

Camille Moulin-Dupre

Trouvée par hasard au rayon bande dessinée, le voleur d’estampes est une bande dessinée atypique et poétique. Elle est issue de l’imagination et de la passion du Japon de Camille MOULIN-DUPRE. Premier livre pour ce jeune animateur qui s’est fait connaître au travers de son court métrage en 2009 « Allons-y Alonzo » hommage à l’acteur Jean-Paul Belmondo.

L’histoire se déroule dans un village de pécheurs au Japon (Enoshima) au XIXe siècle, qui va être marqué par l’arrivée du gouverneur et de son héritière. Le récit met en scène deux protagonistes, le voleur et l’héritière, vivant dans deux milieux opposés, ayant un point commun, tout deux aspirent à plus de liberté.

Un choix artistique respectant les codes des estampes traditionnelles :

bande dessinée manga

Ce livre se compose comme une succession d’estampes. Au fils des pages, le lecteur se retrouve plongé dans des paysages faisant références aux estampes les plus connues du Japon : Les Cinquante-trois Stations du Tokaido de Hiroshige et Les Trente-six Vues du Mont Fuji de Hokusai. Les dessins ont été longuement travaillés et présentent de nombreuses références tant par le style graphique (fluidité, courbes, représentation détaillée…) que par les éléments représentés (nature morte, fleurs, paysages mystérieux…). Les thèmes abordés sont également le reflet des sujets traités par les estampes : le tengu (créature légendaire représenté sous forme de corbeau), vie quotidienne (corvées, travail…)…
Les personnages ont eux aussi un style remarquable de part leurs traits fins, des courbes douces et des parures aux motifs traditionnels. Les mouvements sont quasi nuls, les personnages semblent statiques, c’est au lecteur de les imaginer.
On note également la mise en valeur des problèmes sociaux de l’époque comme la consommation d’opium, les mariages arrangés, la dureté de la vie du peuple.

Des particularités graphiques :

estampes japonnaise

La double vie du voleur se caractérise par une vie banale le jour, et une vie pleine de rebondissements la nuit. Il oscille entre la tradition et le frisson de l’aventure. Cette opposition est codifiée par un choix graphique, des pages blanches pour la journée, et des pages noires pour la nuit. Cette astuce originale structure l’histoire et marque le déchirement du voleur.
Le livre présente une autre spécificité. Les textes, habituellement dissociés des dessins sont ici intégrés à l’illustration, il n’y a pas de séparation entre les deux. De plus, les pensées et les dialogues sont traités au même statut. L’auteur a fait un gros travail sur le choix de la position des textes afin de guider au mieux le lecteur.
Tout au long de l’histoire, on note un découpage variable des planches; lecture horizontale, lecture verticale, double page, vignettes … Ces multiplicités des formats permettent de créer un rythme au récit.
Le dessinateur a réalisé cette œuvre au moyen de techniques modernes. Toutes les planches sont issues d’un travail numérique. Elles ont été travaillées sous Photoshop, en utilisant les calques et dossiers.

le voleur d'estampes
Le voleur d’estampes offre une expérience unique au lecteur grâce à son style graphique inventif. Cette œuvre tout en noir et blanc, nous fait voyager au travers d’estampes traditionnelles. Elle mélange tradition japonaise et modernisme (numérique). Vivement le tome 2…

Où se le procurer :
Momie librairie: 14€16
La Fnac : 13€25
Décitre : 13€25

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